Transports 2045 : la Romandie obtient sa part dans les grands projets fédéraux

Contexte et cadre financier

Le rapport Weidmann, nommé d’après Ulrich Weidmann, professeur à l’EPFZ et spécialiste des transports, a été élaboré pour la Confédération afin de hiérarchiser les projets ferroviaires et routiers. Il s’appuie sur les nouvelles contraintes budgétaires et sur le rejet populaire de la dernière extension des autoroutes en 2024. L’objectif vise à garantir la fluidité, la sécurité et la cohérence du réseau suisse face à une demande croissante et à l’évolution démographique.

Priorités en Romandie

Parmi les grands chantiers à privilégier en Suisse romande, la liaison Genève–Lausanne est en tête: le doublement complet de la ligne, avec la gare souterraine de Cornavin et le tracé Morges–Perroy, est jugé indispensable pour absorber la croissance du trafic dans le bassin lémanique.

La modernisation du tronçon Denges–Morges (VD) est également présentée comme un maillon clef pour le trafic régional et national.

Sur le volet routier, le contournement autoroutier du Vengeron à Coppet–Nyon (N1) est classé parmi les projets à plus forte utilité, visant à réduire les embouteillages à l’entrée de Genève et à améliorer la continuité du trafic vers Lausanne.

Le contournement de La Chaux-de-Fonds est aussi jugé prioritaire: il doit permettre de délester le centre-ville tout en renforçant la sécurité du trafic de transit dans l’Arc jurassien.

Transports urbains

Pour les transports urbains, l’EPFZ recommande de poursuivre l’extension du tram genevois, notamment en direction de Bernex et de Ferney-Voltaire, ainsi que le développement du métro léger lausannois (m1). Ces projets viseront à réduire la part de la voiture dans les déplacements quotidiens.

Alpes et Valais en ligne de mire

Les infrastructures alpines occupent également une place centrale. L’achèvement intégral du tunnel de base du Lötschberg, avec double voie sur toute sa longueur, figure parmi les investissements les plus urgents: il sécurise la dorsale nord–sud du pays et renforce la résilience du trafic ferroviaire face aux interruptions sur le Gothard. La sécurisation du Simplon et de ses tronçons d’accès est aussi intégrée dans ce paquet hautement prioritaire.

Par ailleurs, plusieurs projets de délestage routier dans les vallées valaisannes sont prévus à plus long terme. Certains contournements avec tunnels ont toutefois été relégués à des niveaux de priorité inférieurs, leur coût étant jugé disproportionné par rapport à leur utilité réelle.

Priorités à géométrie variable

Les projets dits de priorité 2 ou 3 concernent des aménagements nécessaires mais différemment dimensionnés. Ainsi, des prolongements ferroviaires vers Oron-Vauderens (VD) ou la densification des dessertes entre Fribourg et Berne pourraient être ajustés à la baisse afin de préserver la viabilité financière globale.

Le rapport constate que la Suisse dispose d’un réseau performant, mais que les goulets d’étranglement s’aggravent dans les grandes agglomérations et sur les principaux axes ferroviaires et autoroutiers. La méthodologie retenue repose sur une évaluation semi-quantitative des effets: qualité de l’offre, stabilité d’exploitation, rentabilité, intégration territoriale et impact environnemental. L’objectif n’était pas de recalculer chaque projet, mais d’établir une hiérarchie cohérente à l’échelle nationale.

Douze projets structurants en Romandie

Au total, la Suisse romande se voit proposer douze projets structurants: sept pour le rail et cinq pour la route, dont sept hautement prioritaires (horizon 2025–2045) et cinq prioritaires (post-2040). Ces projets représentent environ un quart du portefeuille national et accentuent le rôle stratégique de la région dans l’équilibre global du réseau de transport suisse.

Répartition régionale et panorama national

En Suisse alémanique, les priorités se concentrent sur la région zurichoise et sur les grands axes de transit nord–sud et est–ouest. L’EPFZ retient notamment l’élargissement du corridor Zürich–Winterthur, la modernisation du noeud de Lucerne (gare de passage), le renforcement du réseau autour de Bâle pour le RER trinational ainsi que des adaptations de capacité entre Berne et Lausanne et sur l’axe Winterthur–Saint-Gall.

Sur la route figurent le tunnel du Rhin à Bâle, la galerie du Fäsenstaub à Schaffhouse et les compléments d’autoroute autour de Zurich et de l’Argovie.

Au Tessin, les priorités portent surtout sur la sécurisation et l’entretien du corridor du Gothard, l’intégration complète du tunnel de base du Ceneri et le renforcement de la connexion ferroviaire nord–sud vers l’Italie, avec quelques améliorations locales du réseau routier dans les vallées tessinoises.

Sources: ats/jfe

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