Suisse romande face aux nouvelles taxes américaines : enjeux économiques et perspectives des exportations

Contexte et premiers constats

La Suisse romande et, plus largement, la Suisse occidentale, ressentent l’impact des nouvelles taxes édictées par les États-Unis. L’arc jurassien, fortement exportateur, demeure particulièrement exposé; les secteurs non couverts par les exemptions restent les plus vulnérables, contrairement à la pharmacie ou au commerce de l’or.

Inquiétude des entreprises et mécanismes d’atténuation

Lors d’une rencontre à Fribourg organisée par la Chambre de commerce et d’industrie, l’avis d’un économiste à UBS a été relayé : les chefs d’entreprise expriment une inquiétude notable. Beaucoup entretiennent des liens étroits avec des partenaires américains, et l’incertitude demeure du côté des États-Unis.

Points de vulnérabilité et exemples sectoriels

Certaines sociétés disposent d’une présence directe sur le marché américain ou de contrats avec des distributeurs, ce qui peut atténuer les effets. En revanche, des acteurs comme les producteurs de fromages AOP de Gruyère se trouvent touchés de plein fouet.

Impact sur l’emploi et les investissements

Dans le pire des scénarios, l’estimation porte sur environ 20 000 emplois à risque. Ce chiffre est jugé significatif et dépasse les expériences observées lors de tensions antérieures dans les relations internationales de la Suisse.

Pour l’instant, la situation reste contenue avec un nombre très restreint d’entreprises nécessitant un soutien public, notamment via des mesures de chômage partiel mises en place par la Confédération.

À moyen terme, certaines structures pourraient limiter leurs investissements sur le territoire suisse et mobiliser moins de ressources pour développer leur présence aux États‑Unis, ce qui pourrait influencer les investissements sans provoquer un impact direct sur l’emploi.

Mesures publiques et perspective européenne

Le Conseil fédéral et les cantons affichent une prise de conscience et dialoguent activement. Des programmes destinés à soutenir les PME dans l’accès à de nouveaux marchés existent et pourraient être renforcés.

Risque européen et pivot vers l’Est

Outre le volet américain, l’expert met en garde contre les effets du niveau d’endettement de certains pays européens, notamment la France. Une gestion budgétaire défaillante entraîne une hausse de la prime de risque et le coût du financement privé, freinant la croissance et limitant le potentiel d’exportation.

Les PME suisses actives à l’international pourraient souffrir si le potentiel de croissance de ces marchés se ralentit, ce qui réduirait les opportunités pour des produits à forte valeur ajoutée.

Conclusion: l’avenir se joue à l’Est

Selon l’économiste, l’avenir se dessine avec un déplacement du pôle de croissance vers l’Est. La Chine renforce sa production de biens à forte valeur ajoutée, l’Inde affiche une classe moyenne en expansion et le Moyen-Orient attire aussi des opportunités. L’accès à ces marchés reste complexe, et les échanges avec les États‑Unis demeurent importants, malgré des conditions qui se compliquent légèrement.

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