Sextorsion et deepfake : une nouvelle frontière dans la lutte contre la cybercriminalité

Contexte et témoignages sur une sextorsion alimentée par l’IA

Un jeune résident tessinois relate une vidéo où son visage apparaît sur un corps nu. Selon RSI.ch, la séquence a été conçue grâce à l’intelligence artificielle et lui a été envoyée via WhatsApp pour le menacer et exiger un paiement. Il précise qu’à un moment, il était entièrement nu et que l’image évoluait de dos à face.

La vidéo et les messages ont été reçus par ce lecteur de RSI.ch entre la fin septembre et le début octobre.

Le mécanisme de l’arnaque et l’enchaînement des faits

La victime a d’abord été contactée sur Facebook par une prétendue amie nommée ‘Federica Bolli’. Après acceptation de l’invitation, un homme parlant italien, mais avec un accent français, l’a appelée par vidéo sur WhatsApp. Après leur échange, des photos ont été prises et sa photo a été intégrée dans une vidéo montée ; la vidéo leur a été envoyée, avec une menace de diffusion à tous ses amis Facebook si 300 francs en Bitcoin n’étaient pas déposés.

La logique du chantage et les enjeux

La sextorsion repose sur un chantage réel, exploitant la honte et l’inquiétude liées à la réputation. C’est pourquoi il est essentiel d’en parler et de partager l’information, non seulement pour limiter les pertes financières mais aussi pour protéger la santé mentale des victimes.

Aspects techniques et traçabilité des paiements

Les transactions en Bitcoin n’exigent pas d’identification personnelle. Même si la blockchain est publique, il peut être difficile d’identifier le destinataire réel. Cette forme d’escroquerie n’implique pas obligatoirement un logiciel malveillant; il s’agit ici d’un montage et d’un chantage fondés sur l’image et le montage d’une vidéo deepfake.

Contexte international et localisation géographique

La sextorsion est souvent associée à des groupes criminels opérant à l’échelle internationale et agissant notamment depuis des régions d’Afrique, en raison de la propagation d’Internet, de réseaux organisés et des faiblesses juridiques locales. Ce cadre est fréquemment évoqué mais ne doit pas être surinterprété.

Chiffres en Suisse et signalement

Pour la période du 29 septembre au 5 octobre, les autorités suisses ont enregistré 969 tentatives d’escroquerie, dont 17 liées à la sextorsion. Les formes économiques, comme les appels de fausses autorités ou les loteries frauduleuses, demeurent plus courantes. Néanmoins, la sextorsion est souvent peu signalée et son ampleur réelle ne doit pas être sous-estimée.

Prévention et ressources publiques

Les enquêteurs restent en alerte et surveillent les signes d’attaques potentielles, et 15 sessions de prévention et de sensibilisation à la cybersécurité ont été organisées en 2025 dans le canton tessinois, avec la sextorsion parmi les thèmes traités, selon Patrick Cruchon, agent de prévention à la police cantonale.

La cybersécurité est une compétence qui s’acquiert: à cet égard, la Prévention suisse de la criminalité (PSC) a publié le 7 octobre un outil d’apprentissage en ligne disponible pour tous les âges sur cybersecurityforyou.ch.

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