Procès hors normes après la disparition d’une infirmière en France : cadre et enjeux du dossier

Contexte et cadre du procès

Le procès, décrit comme exceptionnel, s’est ouvert dans le tribunal d’Albi où l’accusé est apparu dans un box vitré, le visage pâle, vêtu d’une veste de jogging et d’un jean, et a déclaré son identité devant des bancs largement remplis. Le public avait commencé à faire la queue dès l’aube pour suivre l’affaire, et environ 300 journalistes étaient accrédités.

Les faits et les protagonistes

La disparition vise une infirmière de 33 ans dont le corps n’a jamais été retrouvé. Elle s’est produite dans la nuit des 15 et 16 décembre 2020, en pleine période de couvre-feux liées à l’épidémie de Covid-19. Le mari, âgé de 38 ans et peintre‑plaquiste, est accusé d’avoir fait disparaître son épouse à Cagnac-les-Mines; le mobile évoqué serait son incapacité à tolérer qu’elle le quitte pour un autre homme. L’accusé nie les faits et la défense dénonce une instruction à charge; l’un de ses avocats affirme que l’absence de preuves demeure le cœur du doute sur ce dossier.

Indices et incertitudes

Les juges d’instruction retiennent plusieurs éléments: une paire de lunettes de la victime retrouvée cassée, le témoignage du jeune fils du couple et des cris entendus par des voisines, qui suggèrent qu’une dispute aurait éclaté et pourrait avoir conduit à son décès. Toutefois, aucune preuve probante n’établit le meurtre: pas de traces de sang, pas de scène de crime et pas de cadavre découvert.

Comportement de l’accusé et témoignages

Le comportement du mari alimente les soupçons: peu ou pas de participation aux recherches pour retrouver son épouse et des propos décrits comme impulsifs tenus devant témoins avant la disparition. Plusieurs codétenus et ex‑petites amies affirment que l’accusé leur aurait confié des éléments relatifs au crime ou donné des indications sur l’emplacement du corps. En audience, l’accusé conteste ou relativise ces propos, les présentant comme des plaisanteries, et les fouilles demeurent infructueuses.

Attentes de la famille et déroulement du procès

Me Mourad Battikh, avocat des proches de la disparue, évoque une profonde appréhension chez les familles. Elles espèrent qu’un verdict permettra de faire émerger une vérité ou, tout du moins, de confronter l’accusé à ses contradictions. Le procès, prévu sur une vingtaine de jours, réunira 65 témoins et 11 experts pour éclairer un dossier composé de 27 tomes et plus de 15 000 pages de procédure. Le verdict est attendu le 17 octobre.

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