Procès hors norme après la disparition d’une infirmière en France : éléments clés et enjeux

Contexte et déroulé du procès

Le procès, très médiatisé, s’est ouvert dans un cadre singulier : l’accusé, au visage pâle et vêtu d’un jogging et d’un jean, a pris place dans un box vitré et a déclaré son identité devant une salle d’audience comble à Albi. Environ 300 journalistes étaient accrédités pour couvrir l’événement.

Le contexte de la disparition

La disparition remonte à la nuit du 15 au 16 décembre 2020, période marquée par les couvre-feux liés à l’épidémie de Covid-19. Selon l’un des avocats de la défense, cette conjoncture exceptionnelle nourrit l’intérêt du public pour des affaires sans corps et sans scène de crime.

Un couple et un mobile supposé

Le mari de 38 ans, peintre-plaquiste, est poursuivi pour avoir fait disparaître son épouse à Cagnac-les-Mines. Le mobile évoqué est son incapacité supposée à accepter que celle-ci puisse le quitter pour un autre homme. L’accusé maintient ses démentis; ses avocats dénoncent une instruction à charge et soulignent l’absence de preuves conformes au dossier.

Indices troublants et absence de corps

Plusieurs éléments orientent les juges d’instruction tempérés: une paire de lunettes de la victime retrouvée cassée, les témoignages du jeune fils du couple et des voisins ayant évoqué des cris. Ces éléments suggèrent qu’une dispute aurait éclaté et que le décès pourrait être intervenu dans ce contexte. En revanche, aucun élément probant n’a été retrouvé pour établir de manière certaine un meurtre : pas de trace de sang, pas de scène de crime ni de cadavre.

Comportement et déclarations de l’accusé

Le profil de l’accusé a alimenté les soupçons des enquêteurs: peu ou pas de participation aux recherches de sa femme disparue, description comme impulsif et des propos, rapportés par témoins, tenus avant la disparition, évoquant des menaces en cas de rupture. Des témoignages de codétenus et de partenaires ont également été évoqués, certains affirmant qu’il aurait fait des confidences sur le crime ou donné des indications sur l’emplacement du corps. À l’audience, l’intéressé réfute ces propos ou les estime relevant de plaisanteries; les fouilles menées n’ont pas abouti.

Attentes de la famille et cadre procédural

Me Mourad Battikh, avocat de plusieurs proches de la disparue, décrit une grande appréhension chez les familles et souligne l’espoir que ce procès puisse faire émerger une vérité ou, au moins, confronter l’accusé à ses contradictions.

Le procès est programmé sur une vingtaine de jours et prévoit l’audition de 65 témoins et 11 experts, pour un dossier constitué de 27 tomes et plus de 15 000 pages de procédure. Le verdict est attendu le 17 octobre.

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