Milei face à un test parlementaire clé en Argentine lors des législatives de mi-mandat

Milei face à un test parlementaire clé lors des législatives de mi-mandat en Argentine

L’Argentine procède au renouvellement de la moitié des députés et d’un tiers des sénateurs, dans deux chambres qui n’ont pas encore de majorité absolue. Ces élections de mi-mandat constituent le premier test national pour Javier Milei, figure qui a bouleversé la scène politique lors de la présidentielle de 2023. L’économiste libertarien de 55 ans a fait de ce scrutin un véritable référendum sur sa gestion.

Le scrutin a acquis une résonance internationale, soutenue par une promesse d’aide estimée à plus de 40 milliards de dollars, fournie par des fonds publics ou privés en faveur de l’alliance idéologique sud-américaine associée à Milei. Toutefois, Donald Trump a averti que Washington ne serait pas aussi généreux si Milei venait à perdre.

Objectif parlementaire et perspective de l’alliance Milei

Selon les sondages, Milei se présente en position proche de l’opposition péroniste, et La Libertad Avanza pourrait recueillir davantage de sièges que lors du précédent scrutin (environ 15% des députés et 10% des sénateurs). L’objectif déclaré par le président est d’obtenir un tiers des sièges, ce qui, selon ses partisans, permettrait d’imposer des vetos et de pousser des réformes jusqu’en 2027, notamment en matière de fiscalité, de protection sociale et de flexibilité du marché du travail.

Conflits avec le Parlement et soutien international

Depuis son accès à la présidence, Milei a largement utilisé les décrets et des accords législatifs ponctuels. Le Parlement demeure une entrave croissante, et certains secteurs économiques comme des bailleurs internationaux, dont le Fonds monétaire international, appellent à renforcer le soutien politique et social autour de ses réformes.

Une population marquée par l’austérité

Au sortir de cette période, Milei peut faire valoir des progrès sur l’inflation, qui est passée de plus de 200% à 31,8% sur douze mois, et sur l’équilibre budgétaire, inédit depuis 14 ans. Cependant, son plus grand ajustement budgétaire est associé à la perte de plus de 200 000 emplois, une activité économique en contraction de 1,8% en 2024 et une reprise jugée insuffisante en 2025, accompagnée d’une société à deux vitesses.

Malgré tout, une certaine tolérance à l’austérité demeure chez une partie de la population, qui restait autour de 60% de soutien au début de l’année. L’économiste Guillermo Oliveto note toutefois que l’humeur sociale a basculé en 2025 et que Milei tente de raviver l’élan en affirmant vouloir remettre l’Argentine sur la voie de la grandeur, en s’appuyant sur un récit de rupture et d’un retour à un âge d’or idéalisé.

Risque de dévaluation et réaction du marché

Face à ce contexte, les marchés restent sceptiques sur la pérennité du cap d’austérité et estiment que le peso est surévalué. À plusieurs reprises en octobre, le Trésor américain est intervenu pour acheter du peso afin d’éviter une chute brutale. En pratique, cela traduit pour les Argentins le risque d’une dévaluation après les élections.

En somme, la suite dépendra des résultats des législatives et de la capacité de Milei à rallier une majorité autour de son programme, tout en gérant les tensions économiques et sociales du pays.

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