« La bonne mère » de Mathilda di Matteo : un premier roman percutant et plein de verve sur la société et les relations familiales
Une introduction incisive à travers les dialogues familiaux
Dans son premier ouvrage, Mathilda di Matteo mêle humour et finesse pour explorer la dynamique entre une mère provençale exuberante et sa fille, récemment de retour de Paris. Cela donne lieu à des scènes où se confrontent deux langages opposés : celui de Véro, représenté par une marseillaise au tempérament vif, et celui de Clara, qui a voulu effacer son accent parisien pour s’intégrer dans la capitale.
Des portraits colorés et une plume engagée
Le personnage de Véro, qui s’habille de façon ostentatoire et aime briller avec des vêtements très colorés et pailletés, incarne une féminité flamboyante. Elle est souvent perçue comme vulgaire par certains, mais l’autrice préfère la décrire comme une personne solaire, à l’image d’un soleil brûlant en pleine canicule. Ce contraste entre les deux personnages sert de point de départ à une fresque familiale où l’humour et l’authenticité s’entrelacent.
Une dénonciation subtile des classes sociales et des rapports patriarcaux
À travers le récit de Clara et la figure de son compagnon Raphaël, également diplômé de Sciences Po Paris, Mathilda di Matteo met en lumière la réalité de la violence sociale et de classe. Son roman souhaite aussi valoriser une image positive des femmes dites « cagoles », qu’elle voit comme incarnant une féminité libre et revendicative.
Selon l’autrice, la cagole représente une expression de féminité affirmée, mêlant des influences masculines et un mode de vie sans complexe, sans honte ni retenue. Le roman, à la fois humoristique et grave, souligne que cette violence patriarcale et ces enjeux de classes transcendent les territoires et les milieux sociaux.
Une œuvre engagée et sincère, au croisement des cultures et des classes
Au fil des pages, Mathilda di Matteo fait apparaître une intensité grandissante, révélant la fracture sociale et les luttes féministes. Son récit est aussi une ode à la sororité, où des figures apparemment opposées – comme les cagoles et les intellectuelles – peuvent trouver un terrain d’entente et œuvrer ensemble pour des causes communes.
Après des études à Sciences Po Paris et un retour à Marseille, l’autrice démontre un talent certain pour le portrait et une capacité à dépeindre ses personnages avec subtilité, évitant la caricature et laissant place à la complexité de chacun.
Ce roman, publié aux éditions L’Iconoclaste en août 2025, constitue une œuvre à la fois drôle, engagée et profondément humaine. Il s’inscrit dans une démarche féministe et sociale, offrant une perspective nouvelle sur la société française contemporaine.