Appel des ONG à l’arrêt du commerce avec les colonies israéliennes illégales par les États et entreprises
Des ONG réclament la cessation du commerce avec les colonies israéliennes illégales
Plusieurs organisations, comprenant Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme et Oxfam, ont publié un rapport dénonçant le rôle des acteurs économiques dans la maintien des colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Intitulé “Commerce avec les colonies illégales : comment les États et entreprises facilitent la politique de colonisation d’Israël”, ce document met en lumière la participation de certaines entreprises et institutions dans la continuity de cette activité controversée.
Face à l’accélération des constructions de colonies enregistrée ces deux dernières années dans ces territoires, la campagne vise explicitement des acteurs économiques, qui, par leurs activités, contribueraient, selon ses auteurs, à la crise humanitaire liée à l’occupation prolongée par Israël. Les ONG soulignent que le maintien de relations commerciales avec ces colonies aurait un impact direct sur la dynamique de la colonisation et ses répercussions sur la population palestinienne.
Une légalité contestée par la Cour internationale de justice
Selon Louis-Nicolas Jeandeaux, chargé d’Oxfam France, la Cour internationale de justice a rappelé en juillet dernier que la colonisation israélienne en territoire occupé était illégale. Il précise que tout État qui entretient des liens, directs ou indirects, avec ces activités contribue à leur légalité incertaine. La législation française, à ce titre, ne disposerait pas encore de dispositifs spécifiques pour réguler ces relations commerciales dans le contexte des colonies israéliennes, ce qui pourrait engager une certaine responsabilité légale.
Entreprises et institutions pointées du doigt
Le rapport cite notamment le distributeur français Carrefour, dont les partenariats en Israël soutiendraient, selon les ONG, directement l’économie des colonies en facilitant la vente de produits. De même, l’équipementier britannique JCB est mentionné pour ses engins présents aussi bien dans la construction que dans la démolition de biens palestiniens. Parmi les autres acteurs évoqués figurent la société de voyages espagnole eDreams-Opodo et le groupe allemand TUI, spécialisés dans le secteur du tourisme. Cependant, aucune entreprise suisse ne figure dans cette liste.
Les banques et industries ne sont pas omises : Barclays aurait financé des activités commerciales dans ces territoires, tandis que le géant allemand Siemens serait impliqué dans la fourniture d’infrastructures de transport favorisant la colonisation.
Les appels à l’action des ONG aux gouvernements
Les organisateurs de cette campagne appellent notamment les États membres de l’Union européenne et le Royaume-Uni à prendre des mesures concrètes pour interdire toute activité commerciale avec les colonies israéliennes, y compris la fourniture de services et les investissements financiers. Ils recommandent également d’interdire aux banques et autres institutions financières de financer ou d’accorder des prêts à des sociétés actives dans ces zones, afin de limiter leur participation à la colonisation.