NASA publie de nouvelles images de la comète interstellaire 3I/ATLAS et précise son origine extraplanétaire
Images récentes de 3I/ATLAS capturées par HiRISE
La NASA a rendu publiques de nouvelles images de la comète interstellaire 3I/ATLAS, capturées le 2 octobre 2025 par la caméra High Resolution Imaging Science Experiment (HiRISE) embarquée à bord du Mars Reconnaissance Orbiter (MRO). Au moment de la prise, l’objet se trouvait à environ 30 millions de kilomètres de la sonde, soit environ 0,2 unité astronomique, et les annotations associées indiquent la trajectoire ainsi qu’une échelle de référence équivalant à 932 miles (environ 1 500 kilomètres).
Clarifications officielles sur l’objet
Lors du point presse, la NASA a réaffirmé qu’il ne s’agit pas d’un vaisseau extraterrestre et qu aucune technosignature n’a été détectée. Cette précision intervient dans un contexte où certains spéculent sur la présence éventuelle d’un objet volant non identifié dans cette comète d’origine inconnue et située au-delà de la Voie lactée.
Origine interstellaire et trajectoire dans le système solaire
La NASA précise que 3I/ATLAS est une comète qui provient manifestement d’un endroit de l’Univers différent de notre système et qui est antérieure à la formation du Soleil et de la Terre. Nicola Fox, administratrice associée de la direction des missions scientifiques, a qualifié l’objet de « visiteur amical de notre Système solaire » et a souligné que son identification comme comète découle de son comportement observable.
Pour mémoire, des constatations similaires ont entouré 1I/Oumuamua, le premier objet interstellaire détecté en 2017, ainsi que 2I/Borisov, une comète interstellaire observée en 2019. Cette dernière a été repérée dans l’espace depuis la Crimée par un astronome amateur, et sa présence a été largement documentée.
Découverte et suivi international
3I/ATLAS a été repérée pour la première fois le 1ᵉʳ juillet par le système ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System) basé au Chili, et il fait l’objet d’un suivi attentif par des astronomes du monde entier. Une série de ressources publiques, notamment des animations et des trajectoires, illustre les passages de la comète dans le Système solaire et permet de visualiser différentes périodes entre décembre 2023 et septembre 2028.
Trajectoire, distance et absence de menace
Les analyses indiquent que, malgré son arrivée inhabituelle en provenance de régions inconnues, 3I/ATLAS ne présente pas de menace pour la Terre et ne s’approchera pas à moins de 275 millions de kilomètres de notre planète. Des publications et vidéos associées à NASA Eyes on the Solar System/JPL permettent de suivre sa route dans le système solaire.
Composition et caractéristiques du noyau
Selon Tom Statler, scientifique en chef de la NASA pour les petits corps du Système solaire, la taille du noyau reste difficile à déterminer avec précision. Sur la base des observations de Hubble, il est estimé qu’il mesurait entre quelques milliers de pieds et quelques miles de diamètre, avec une apparence globalement proche d’une sphère. La comète présente une chevelure nette et une queue de poussière qui suit son orbite, observable sur les images disponibles.
En termes de composition, les analyses indiquent la présence de cyanure, ce qui est courant pour les comètes, et une teneur élevée en nickel, ce qui surprend un peu mais n’est pas inédit. Des éléments similaires ont été détectés dans 2I/Borisov et dans certaines comètes du Système solaire. Ces résultats suggèrent une composition matérielle cohérente avec une formation dans une région de l’Univers différente.
Parcours et avenir de 3I/ATLAS
Laury Denneau, astronome à l’Université d’Hawaï et co-chercheur principal pour ATLAS, indique que la comète poursuit son éloignement du Soleil et se dirige progressivement vers l’espace interstellaire. Sa position la plus proche du Soleil a été observée en octobre, et son passage le plus rapproché de la Terre est attendu dans environ un mois. La NASA et les équipes internationales continuent de suivre son évolution avec plusieurs instruments et plateformes.
Rédigé par Stéphanie Jaquet et Reuters
