Coupes de l’aide internationale : jusqu’à 22,6 millions de décès évitables d’ici 2030 selon une étude internationale
Contexte et résultats clés
Selon une étude internationale, financée par la Fondation Rockefeller et le ministère espagnol de la Recherche, les réductions de l’aide publique au développement pourraient provoquer des décès évitables d’ici 2030, principalement parmi les enfants, dans un contexte où l’aide des États‑Unis et de plusieurs pays européens se trouve en recul. Les documents, obtenus en exclusivité par l’AFP, présentent ces conclusions comme une mise à jour d’une étude publiée plus tôt cette année.
Éléments sur les bailleurs et les résultats
Les chercheurs, originaires d’Espagne, du Brésil et du Mozambique, indiquent que les dons se font plus rares au Royaume‑Uni, en France et en Allemagne, et aussi chez les États‑Unis. Gonzalo Fanjul, de l’Institut de santé mondiale d’ISGlobal, affirme que « c’est la première fois en 30 ans que la France, l’Allemagne, le Royaume‑Uni et les États‑Unis réduisent tous leur aide en même temps » et que l’impact global est « sans précédent ». Les résultats ont été soumis à The Lancet Global Health et restent en attente d’évaluation.
Chiffres et scénarios envisagés
Dans le pire des scénarios, l’étude prévoit 22,6 millions de décès supplémentaires d’ici 2030 par rapport à une situation inchangée, dont 5,4 millions d’enfants de moins de cinq ans. À l’inverse, une réduction plus modeste de l’aide ferait progresser les décès supplémentaires jusqu’à environ 9,4 millions.
Contexte politique et financement de l’aide
Au début de son mandat, le président américain aurait entrepris une réduction d’environ 80 % de l’aide étrangère, et procédé au démantèlement de l’USAID, l’agence d’aide au développement qui distribuait près de 35 milliards de dollars en 2024. Le secrétaire d’État a déclaré que cette aide ne servait pas les intérêts fondamentaux des États‑Unis, citant notamment des votes de partenaires pris contre les États‑Unis à l’ONU.
Perspectives européennes et autres donneurs
Parallèlement, le Royaume‑Uni, la France et l’Allemagne ont aussi réduit leurs contributions, invoquant des contraintes budgétaires et une augmentation des dépenses de défense après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À l’inverse, l’aide du Japon est restée relativement stable au cours des deux dernières années.
