Accord douanier Suisse–États‑Unis à 15% : implications pour l’agriculture et les importations

Contexte et chiffres clés de l’accord

Un accord signé entre la Suisse et les États‑Unis ramène les droits de douane à 15 %, ce qui pourrait faciliter l’importation de viande américaine en Suisse et influencer le marché national, notamment sur le Gruyère et les produits laitiers.

Réactions et positions du milieu agricole

Selon la présidente des Vert-e-s, Lisa Mazzone, l’accord serait perçu comme une préférence accordée à l’économie au détriment de l’agriculture et des consommateurs. D’un autre côté, Pierre‑André Page, député et agriculteur affilié à l’UDC, se montre plus rassurant et souligne l’importance de cet accord pour la production du Gruyère, notant que la diminution des droits de 39 % à 15 % représente une amélioration malgré la persistance d’une taxe.

Impact sur le marché laitier et garde-fous pour les importations

Les concessions couvrent un contingent de 3000 tonnes de viande, soit 500 tonnes de bœuf, 1000 tonnes de bison et 1500 tonnes de volaille. Ces volumes restent inférieurs aux importations annuelles globales: en 2024, la Suisse a importé un peu plus de 100 000 tonnes de viande et a produit environ 450 000 tonnes.

Pour l’Union suisse des paysans (USP), l’essentiel est que ces importations restent strictement encadrées par le contingent tarifaire afin de ne pas accroître la pression sur l’agriculture nationale. Concernant les produits américains controversés, des précautions existent: le poulet traité au chlore est interdit en Suisse et la filière veillera au respect des mesures non tarifaires; le bœuf soumis à hormones fera l’objet d’une déclaration obligatoire.

Quant à l’inquiétude concernant l’afflux massif de viande américaine, les interlocuteurs estiment que ce scénario est peu probable: la majorité du poulet importé provient déjà du Brésil ou de Hongrie et les consommateurs privilégient les produits suisses, fondés sur des normes strictes de détention des animaux et une traçabilité robuste.

Daniel Schwager, agriculteur, rappelle que la Suisse produit environ 60 % de la volaille consommée, les 40 % restants étant importés, et que dans les grandes surfaces, le choix des clients se porte sur des produits suisses ou importés selon les préférences.

Contexte international et défis à l’horizon

Si l’accord avec Washington peut être géré à court terme, l’agriculture suisse fait face à d’autres pressions internationales, notamment avec le Mercosur et d’autres accords de libre‑échange. L’Union suisse des paysans demande que l’agriculture bénéficie d’une exemption dans le cadre du programme d’allègement prévu pour 2027, alors que de nouvelles concessions commerciales s’accumulent.

Face à ce contexte, les représentants du secteur appellent à une approche équilibrée qui préserve les marchés agricoles tout en soutenant l’ouverture économique.

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