Royaume-Uni : réforme majeure pour freiner l’immigration irrégulière et apaiser l’extrême droite
Mesures phares et objectifs du projet
Le Royaume-Uni présente une réforme de grande envergure destinée à freiner l’immigration irrégulière et à répondre à la pression de l’extrême droite. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, la ministre Shabana Mahmood rappelle que le pays a une longue tradition d’accueil des personnes en danger, tout en affirmant que la générosité peut attirer des migrants illégaux traversant la Manche.
Deux mesures phares ont été annoncées dans des communiqués officiels, en attendant la présentation du plan détaillé prévu devant le Parlement lundi.
Mesures prioritaires du plan
Réduction des protections des réfugiés
Le texte prévoit de réduire les protections accordées aux réfugiés, qui pourraient être contraints de retourner dans leur pays d’origine dès qu’il sera jugé sûr.
Fin du billet en or et révision des délais pour la résidence permanente
Le gouvernement évoque la suppression du billet en or, mécanisme décrit comme ayant poussé certains demandeurs à solliciter l’asile et à emprunter des voies à travers l’Europe jusqu’au Royaume-Uni. L’objectif est de mettre fin à ce dispositif.
Selon le ministère, les conditions actuelles permettent à certains réfugiés de demander une installation permanente après cinq ans sans contribution financière. Le nouveau système ramènerait la durée à 30 mois et porterait le délai pour devenir résident permanent de cinq à vingt ans.
Par ailleurs, ceux qui souhaitent accéder plus rapidement à la résidence permanente devraient travailler ou étudier.
Suppression de l’accès automatique à l’aide sociale
La seconde mesure phare vise à retirer l’accès automatique à certaines aides sociales — logement et allocations — pour les demandeurs d asile.
Le gouvernement précise que ces aides seraient supprimées pour ceux qui peuvent travailler et qui ne le feraient pas, ou pour ceux qui enfreignent la loi.
Contexte politique et réaction de l’opinion publique
Arrivé au pouvoir en juillet 2024, le gouvernement de Keir Starmer est confronté à une pression quasi quotidienne pour freiner les arrivées de migrants et limiter leurs droits. Dans les sondages, il est souvent devancé par Reform, le parti de Nigel Farage, qui a fait de la question migratoire l’un de ses principaux thèmes.
Des manifestations se sont tenues cet été devant des hôtels hébergeant des demandeurs d asile, et une mobilisation organisée par l’extrême droite à Londres mi-septembre a été estimée par la police à près de 150 000 personnes.
