Transports publics neuchâtelois : stabilité financière en 2024, absence de recapitalisation et réorganisation en cours
Contexte et réorganisation des Transports publics neuchâtelois
Suite aux difficultés rencontrées par TransN pendant la période covid et à la hausse importante de ses coûts entre 2022 et 2024, un audit externe a été commandé. Des mesures de réorganisation ont été mises en œuvre au début de l’année 2025. Le directeur général a quitté l’entreprise, et Cédric Aubry assure l’intérim jusqu’à la fin de l’année.
Résultats 2024 et perspectives pour 2025
En 2024, TransN a dégagé un bénéfice de 650 000 francs, alors qu’une perte de 2,75 millions était initialement attendue. L’exercice 2025 devrait lui aussi être bénéficiaire.
Gouvernance et mesures structurelles
À l’issue de l’audit, six groupes de travail ont été créés. Selon Raphaël Comte, président du conseil d’administration, l’objectif est d’établir des mesures structurelles pérennes sans toucher à l’offre de transport. Par exemple, certains départs naturels hors personnel de conduite n’ont pas été systématiquement remplacés.
Pour Céline Vara, conseillère d’État neuchâteloise en charge des Transports, l’enjeu réside dans la masse critique d’une entité de taille modeste et dans la nécessité de privilégier des synergies et des mutualisations.
Projet de cession partielle d’une ligne et garanties sociales
Le premier groupe a examiné la possibilité de transférer la voie normale de la ligne Neuchâtel-Travers-Buttes aux CFF. Le transfert de concession et de production pourrait intervenir d’ici 2032, mais l’infrastructure resterait propriété de TransN. Une décision est attendue à l’été 2026. Le secrétaire du Syndicat du personnel des transports a assuré qu’aucun licenciement économique n’était prévu pour le personnel concerné et que les lieux de service seraient maintenus, environ 60 personnes étant concernées.
Jean-Pierre Etique a précisé que TransN a fourni « un immense travail » ces derniers temps pour améliorer les horaires des conducteurs et les rendre moins pénibles. L’audit avait en effet relevé une hausse générale de l’absentéisme, notamment chez les conducteurs de bus.
Synergies avec le Jura et services centraux
Un autre groupe de travail s’est penché sur des synergies avec les Chemins de fer du Jura (CJ) en matière de voie étroite, notamment sur la ligne La Chaux-de-Fonds-Les Ponts-de-Martel. « Nous envisageons de mutualiser des trains et des réserves coûteuses pour gagner en marge de manœuvre », a précisé Raphaël Comte.
Des réflexions ont également été menées en lien avec les services centraux. Hors personnel de conduite, quelques postes ont été supprimés lors de départs naturels.
Uniformisation de la flotte et gouvernance
Pour réduire les coûts d’exploitation, TransN souhaite uniformiser davantage son matériel roulant. La réduction des types de matériel exigera une coordination avec les aménagements urbains à réaliser dans les communes concernées.
La gouvernance a elle aussi été réévaluée : les processus internes et la plateforme de collaboration technique entre le canton et les cadres de TransN ont été systématisés.
Financement des investissements et absence de recapitalisation
Le sixième groupe de travail a conclu que, compte tenu de la stabilisation de la situation, une recapitalisation n’est plus nécessaire à ce stade. Les futurs investissements, notamment en matière de décarbonation de la flotte, seraient financés par emprunt.
