UDC : lancement de l’initiative Stop aux abus de l’asile pour des contrôles frontaliers renforcés et une renégociation des accords internationaux
Contexte et objectifs de l’initiative
L’UDC présente l’initiative Stop aux abus de l’asile, soutenue par environ 110’000 signatures selon le parti. Le texte propose d’établir des contrôles systématiques à l’entrée sur le territoire suisse et d’obliger le Conseil fédéral à renégocier tout accord international incompatible, voire à le dénoncer si les négociations n’aboutissent pas.
Il prévoit aussi des procédures simplifiées pour certaines catégories: les Suisses, les ressortissants étrangers titulaires d’un titre de séjour suisse valable d’au moins un an et les travailleurs frontaliers.
Par ailleurs, l’entrée et l’accès à l’asile ne seraient pas accordés aux personnes arrivant en Suisse par un pays jugé sûr. Le texte autorise le Conseil fédéral à fixer un contingent annuel maximal de 5 000 procédures d’asile.
Les initiants estiment que des dizaines de milliers de personnes se prétendant demandeurs d’asile arrivent chaque année en Suisse après avoir traversé des pays tiers considérés comme sûrs. Ils dénoncent des coûts croissants et une hausse de la criminalité et affirment qu’il faut mettre fin à ce système qu’ils décrivent comme abusif.
Contrôles et effets escomptés
Le document affirme que les contrôles aux frontières seraient efficaces, en s’appuyant sur des exemples en Allemagne et en Italie. Le président de l’UDC, Marcel Dettling, souligne qu’entre janvier et août 2025, les premières demandes d’asile y auraient diminué de moitié.
Le texte prévoit aussi l’exclusion de l’admission provisoire. Il n’y aurait plus de droit de rester, ce qui viserait certains profils masculins originaires d’Afrique, d’Afghanistan, d’Irak, de Syrie, de Turquie et des Balkans, selon Thomas Aeschi, président du groupe parlementaire de l’UDC.
Il prévoit que la Confédération, en association avec les cantons, veille à ce que toute personne en situation irrégulière quitte le territoire dans un délai de 90 jours. Passé ce délai, les prestations sociales et les contrats de travail seraient suspendus ou annulés.
Réactions et pistes d’invalidation
Opération Libero affirme que l’initiative obligerait à renvoyer des personnes exposées à la torture ou à d’autres traitements inhumains, ce qui, selon l’organisation, violerait le principe du non-refoulement et certaines obligations du droit international.
Par une pétition qui a rassemblé environ 4 000 signatures, l’organisation appelle le Parlement à invalider totalement ou partiellement l’initiative, réclamant que l’État de droit soit préservé.
